Chroniques d'une parisienne ponctuelle

Mots qui viennent à l'esprit lors de trajets quotidiens dans les rues de Paris.

 

Le rythme effréné des personnes qui courent d'un endroit à un autre et la rapidité des talons qui claquent sur le bitume.

 

Le matin est une battle de parfums.

 

Les pickpockets ou les as des bousculades. Vous ne vous en êtes peut-être pas encore rendu compte mais il vous manque votre montre, votre porte-monnaie et vos papiers. L'espace d'un instant, votre vie s'effondre. Votre téléphone n'est plus là non plus et toute votre vie se trouvait dans ce petit appareil. Tiens, vous êtes touriste ? Alors vous êtes la cible numéro 1 : attention à vous, ils peuvent jaillir d'un buisson, que dis-je d'un couloir ou d'une ruelle, même simplement du métro, ils vous auront observé, pour décortiquer vos moindres faits et gestes et saisir la meilleure opportunité pour vous défaire de vos biens les plus précieux. Tiens il vous manque une boucle d'oreille aussi, ça ne vous a pas fait mal ?

 

Est-ce que les affichistes avaient un certain don pour les puzzles étant enfants ? 

 

Écouter de la musique pour être dans un univers différent, oui, mais ne pas regarder les autres personnes de ce même wagon, non. Une conférence TedX m'a marquée il a quelques mois. C'était l'histoire d'une jeune femme qui était dans le métro de Londres lorsqu'il y a eu un attentat il y a quelques années. Cette femme se souvenait des longs moments de stress, de panique, mais aussi de solidarité avec tous les autres passagers de ce wagon. Elle se souvenait de tous ces visages de peur, de crainte, de douleur.... Mais avant que tout ça n'ait lieu, jamais elle ne faisait attention à tous ces petits détails. Cette vieille dame qui lit un livre policier, ce garçon qui joue à Candy Crush sur son téléphone, ou encore cette jeune fille qui sourit en coin en lisant un message, peut-être des mots romantiques. Toutes ces choses qui, un jour, ont peut-être été sans importance mais qui ce jour-là, ont créé un véritable lien entre les personnes de ce wagon.

 

Ce visage qui s'adoucit quand un enfant passe devant soi ou qu'une Maman promène son bébé dans sa poussette.

 

Le pouvoir d’un enfant lorsqu’il dort dans les bras de ses parents : un simple sourire de ses voisins de sièges lorsqu’il bouge en plein sommeil. Sa petite tête innocente qui ne souhaite que dormir, ses mains recroquevillées sur le ventre de son père, la simplicité de cet âge.

 

Le métro, lieu où il y a le plus de monde écrasé en heure de pointe mais où les gens sont le plus tout seuls.

Le courage qu’il faut pour jouer de la musique dans le métro. Il faut assumer tout en ayant tous les regards méprisants portés sur soi. Une force inégalable pour ne pas s’effondrer devant le peu de bonté des gens. Malgré toutes les politesses des musiciens, il en faut apparemment beaucoup pour faire ne serait-ce que sourire un parisien pris dans sa routine quotidienne qu’est ce métro.

 

Tu sais que tu es vieux quand quelqu’un te laisse sa place dans le bus ou dans le métro.

 

Les personnes qui vont à une expo et qui prennent tout en photos, sans même regarder les œuvres. Regarder l’art à travers son téléphone, pour faire profiter des amis et dire « j’y étais, regarde ».

 

Ces deux femmes d’une soixantaine d’années qui parlent de la dernière vidéo à voir absolument sur Facebook.

 

J’ai toujours rêvé d’être une glace, pour pouvoir fondre au soleil.